IBMA France fait place à Alliance Biocontrôle

IBMA France, l’association des entreprises de produits de biocontrôle, a marqué son 25^e anniversaire, mercredi 15 mai à Paris, en annonçant un changement significatif : elle devient Alliance Biocontrôle, avec une nouvelle feuille de route stratégique. « En 25 ans, le monde a évolué et on s’est dit qu’il fallait revoir notre approche et retravailler nos axes stratégiques », explique Céline Barthet, présidente d’Alliance Biocontrôle.

Pour autant, les objectifs restent inchangés : d’ici à 2030, Alliance Biocontrôle vise à atteindre le seuil des 30 % de biocontrôle sur le marché de la protection des plantes en France et à couvrir plus de 50 % des usages avec au moins deux produits de biocontrôle à mode d’action complémentaire. D’autant plus qu’apparaissent des résistances à certains produits de biocontrôle jusqu’à présent épargnés, signale Anne Duval, responsable affaires techniques et réglementaires d’Alliance Biocontrôle. Par exemple, le carpocapse des pommes, qui développe une résistance au virus de la granulose (CpGv).

Se muscler au niveau européen

Afin d’atteindre ces objectifs, Alliance Biocontrôle mise sur sa nouvelle feuille de route stratégique articulée autour de trois axes. Le premier consiste à influencer les politiques publiques et la réglementation en faveur du biocontrôle. « Sans surprise, la réglementation est le goulot d’étranglement et donc reste le levier principal pour déployer le biocontrôle », souligne Céline Barthet. L’association a ainsi renforcé ses actions en matière d’influence, tant en France qu’en Europe, et se montre plus proactive dans l’élaboration des textes réglementaires. En effet, Alliance Biocontrôle vient de rejoindre le collectif européen Biocontrol Coalition. « La dimension européenne est très importante, insiste Ronan Goff, vice-président et trésorier d’Alliance Biocontrôle. C’est pourquoi notre stratégie ne pouvait être uniquement française et qu’il nous fallait un relais au niveau européen. »

Cette coalition internationale plaide notamment pour la prise en compte des enjeux du biocontrôle dans le programme stratégique de la Commission européenne pour la période 2024-2029. « Au côté de Biocontrol Coalition, Alliance Biocontrôle soutiendra la reconnaissance du biocontrôle au niveau européen et fera en sorte qu’il fasse partie des priorités de la mandature à venir, précise Denis Longevialle, directeur général d’Alliance Biocontrôle. Biocontrol Coalition a notamment adressé une lettre ouverte à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, demandant une série d’actions et de mesures pour accélérer l’autorisation des solutions de biocontrôle. Ce processus prend actuellement sept à neuf ans en Europe, contre seulement deux à trois ans outre-Atlantique. »

S’ouvrir aux instituts techniques et aux distributeurs

Le second axe de la feuille de route d’Alliance Biocontrôle vise à accélérer le déploiement et à valoriser le biocontrôle. « Nous allons amener de plus en plus de propositions pour faire en sorte qu’un utilisateur qui s’engage à utiliser plus de biocontrôle, in fine, s’y retrouve. Cela pourra être sous forme de cahiers des charges, de crédits d’impôts… Nous ferons des propositions dans ce sens », explique Céline Barthet, qui donne déjà rendez-vous au village du biocontrôle et aux 11^es rencontres annuelles, qui se tiendront au Sival en janvier 2025.

Enfin, Alliance Biocontrôle a choisi de s’ouvrir à de nouveaux membres. En plus des fabricants et metteurs en marché de solutions de biocontrôle, les sociétés qui réalisent des expérimentations en propre sur le sujet telles que les instituts techniques, les distributeurs, etc., peuvent désormais rejoindre l’association.